• Extrait Les Amantes

    Jeu aguicheur.

    Boutique pleine, Hélène vient chercher de la recharge de pains en faisant bruyamment rouler son chariot à pain.

    —   Marion, je sais pas où j’ai la tête ! J’ai besoin de pain.

    —   Devant toi dans le panier, répond laconique Marion absorbée par sa besogne et ses pesées.

    —   Merci, beaucoup, y’a du monde aujourd’hui, je sais pas ce qui se passe, affirme Hélène penchée jupe remonté pour être plus a l’aise.

    Nonchalamment elle garnit, son panier en osier, aguichant Marion par son jeu d’innocence, présentant à la lisière de sa mini-jupe le fond de sa petite culotte anthracite et sa dernière trouvaille de chez Bobine la mercière, ses bas attache-jarretelle[1] acheté en cachette.

    La balance claque sous les pesées tandis que Hélène compte.

    —   Encore une boule et ce gros pain là, soliloque-t-elle.

    Heureuse de son effet, dans le ronronnement du fournil elle sent les mains de Marion remonter le long de ses bas, appréciant en une extrême lenteur leur soyeux.

    —   Sois sage Patronne ! j’ai du monde… hum ! à la boutique minaude Hélène victorieuse de son jeu.

    Soudain dans un Ô de surprise elle baisse la tête et vois les mains de Marion faire glisser sa culotte sur les chevilles, puis l’escamoter tendrement en la portant à ses lèvres.

    Un rire… Hélène se détourne et voit Marion regagner rapidement son poste avant qu’elle ne puisse réagir et amoureusement, la glisser dans la sienne, la défiant de venir la chercher puis retourner en sifflotant à son ouvrage.

    Hélène reste interdite, arroseuse arrosée n’ayant pas prévu de se retrouver ainsi, elle va goualeuse répliquer contre cette infamie dévergondée, mais la sonnette de la boutique n’arrête pas de carillonner et elle se retrouve obligée de retourner prestement en faisant rouler le chariot en osier garnit de pain.

    Marion vainqueur, se dissimule et observe en riant sous cape, Hélène ennuyée tirer nerveusement sur sa jupe dès qu’elle la sent remonter, sous les remarques des anciennes lui rappelant que leur temps, plus de tissus permettait l’aisance. La première vague de rombières s’étiole et ne voulant pas désarmée, Hélène en un petit jeu aguicheur, appel régulièrement Marion

    —    Patronne ! Patronne ! j’ai besoin de vous la caisse.

    Chaque fois en se penchant effrontément dans les vitrines dès qu’elles sont seules, ou dangereusement en s’agenouillant pour chercher les boîtes en carton en servant la clientèle, lui offrant une vue imprenable sur ses fesses et ou son sexe qui échauffe de plus en plus Marion. N’y tenant plus, celle-ci profitant d’une accalmie à la boutique et répondant de nouveau à l’appel de Hélène, vient plaquer une main sur ses fesses, embrumant de farine puisée dans le bac la chair tentatrice et le noir de sa mini-jupe, la défiant en riant de servir ainsi.  Frondeuse, Hélène relève le gans sous les regards amusés de certains clients.

    Les onze heures, sonne l’heure de la vengeance d’Hélène, qui sans vergogne s’assurant que Marion est très occupée, certaine de son coup en vu de l’affluence à venir, en un geste déterminé, défroque son amie et saisissant à pleine main de la mélasse proche, lui englue la vulve, y ajoutant au passage une pincée de cacao brute et une poignée de farine trouvées sur l’étagère sous la table de travail.

    Marion va pour répliquer quand le minuteur sonne la fin de cuisson. Se débarrassant de son pantalon et sa culotte, Marion nue sous son tablier, pestant contre Hélène, court sortir la fournée. La sonnette retenti de nouveau et sans prendre garde Hélène en joie de sa farce, récupérant maligne sa culotte la passe et retourne empressée au comptoir, maugrée intérieurement en servant la clientèle en ressentant son mélange de mélasse lui empoisser la vulve. Lentement sans qu’elles n’y puissent rien faire, sous la chaleur, la sueur, leur affairements, la mélasse sèche inexorablement, tiraille la peau, les poils de leur sexe. Après la fermeture, dans la baignoire, elle signe ensemble la trêve, s’aidant en s’amusant à se débarrassé de se maquillage vulvaire qui colle, qui colle…

     

    [1] Création de ma maison Le Bourget en 1968,  Top Le Bourget, bas attache-jarretelle.